Haute Randonnée Pyrénéenne 2007


(ou presque)
de l'Atlantique à la Catalogne par les crêtes et les sommets



Toujours plus à l'est, baby!
Thomas est le photographe officiel de notre expédition.
C'est par une froide soirée du redoutable hiver grenoblois que tout a commencé.
Une idée fut lancée, pour rire pensais-je. Traverser les Pyrénées, n'importe quoi. Puis l'idée germa, grandit et se développa dans la tête à Tom-Tom, qui me relança suffisamment pour que je l'accompagne. C'est donc mi-juillet que nous sommes partis bien chargés pour une longue, très longue aventure...

Voici racontées les 26 journées de marche de deux campeurs. J'ai chaque soir écrit les évènements marquants de la journée dans un calepin que j'ai recopié ici, sans le modifier, pour ne rien oublier. Vous verrez donc que le moral pouvait osciller, que certains évènements prenaient le pas sur d'autres, que certains soirs je n'étais pas motivé pour écrire.

Les chiffres: 26 jours, 28 km de dénivellé et 250 km en ligne droite, pas loin de 500 bornes en réalité...

Benoît, reporter de l'aventure.



Il était une fois...


Vendredi 20 Juillet: Hendaye plage - Abri Distance en ligne droite: 10 km (env) ;
Dénivelé positif total: 1000 mètres (env).
Arrivés à Hendaye à 11h00, nous allons à la plage sous la pluie. Le temps se lève, nous cassons la croûte sur la plage, prenons du sable et partons ves 13h30. Le temps de se perdre en ville, on atteint le col d'Obardin vers 18h40, où nous mangeons une omelette au restaurant. On avance une demi-heure environ pour s'arreter à un point d'eau près d'un abri de chasseurs. Nous bivouacons au dessus d'un blockhaus après que l'on se soit lavés au point d'eau.
On prend du sable et roule la galette!

Samedi 21 Juillet: Abri - Bergerie Distance en ligne droite: 18 km (env) ;
Dénivelé positif total: 800 mètres (env).
On se réveille avec la pluie, fortes averses ou petites bruines. On profite d'une accalmie pour plier la tente et on rencontre Franck, un petit chien perdu qui mange avec nous dans le blockhaus. On décolle à 10h passées, sous la pluie au début, et avec le chien. Nous allons rapidement à la Venta XXX où on échange Franck contre deux sandwichs. Puis l'on marche marche marche jusqu'au "col en T" où nous dormons près d'une bergerie.
La Rhune (926m)

Dimanche 22 Juillet: Bergerie - les Aldudes Distance en ligne droite: 14.5 km (env) km ;
Dénivelé positif total: 1200 mètres (env).
On se lève tôt pour rejoindre Elizondo pour midi, en partant juste après neuf heures nous y arrivons. C'est la fête, on mange un sandwich, de l'eau à l'église et direction les Aldudes. Au col nous voyons deux gypaetes décoler près de nous, puis la descente est pour moi un vrai calvaire tant j'ai mal aux pieds. Arrivés aux Aldudes, nous demandons aux deux premières personnes que nous croisons à quel endroit nous pouvons acheter à manger et camper. De fil en aiguille, les deux retraités nous proposent de dormir dans une vieille étable reconvertie, avec de la moquette sur le sol. Le bonhomme est difficile à comprendre et un peu bizarre mais nous acceptons...
Le mec vient à l'instant de passer nous voir, il a fermé une des portes de l'extérieur donc Tom-Tom qui ne lui fait pas confiance va dormir avec son piolet... Bon avant ça nous avons eu le temps de passer à l'auberge de jeunesse où nous avons mangé et pris une douche chaude et nécessaire. Pantxika la directrice nous a comandé du pain pour demain, elle a même apellé l'épicerie au Chalets d'Irati pour être sûre que nous ayons à manger. Il est 21h45, je suis mort, bonne nuitée.
Des chevaux (pour la boucherie)

Lundi 23 Juillet: les Aldudes - col d'Aspéguy Distance en ligne droite: 18 km ;
Dénivelé positif total: 1500 mètres.
Toujours en vie sans avoir à utiliser le piolet, nous nous levons tôt pour notre rendez-vous avec la boulangère qui nous vend une de ses grosses miches (1,4 kg). Nous prenons un bon petit déjeuner, je soigne mes pieds avec un Compeed et vers 09h15 on y va... sous la pluie. Elle tombe intermittement, nous projetons de manger à la Redoute du Lindux que nous atteignons... sous la grèle. Je suis transi de froid, j'ai mal aux pieds, mais le moral revient avec le soleil qui nous porte au col de Roncevaux. Nous croisons des touristes et des pélerins (nous empruntons un bout du chemin de St-Jacques de Compostelle) dont une grosse madame qui tombe et se fait mal à "la cavilla" comprenons nous (ce qui ne veut rien dire en espagnol avons nous appris plus tard), nous deonvs donc aller la ramasser, elle n'a rien de grave. Nous franchissons le col, puis quittons les chemins de St-Jacques pour continuer notre route toujours plus à l'est. Nous prenons de l'eau à une source miteuse que l'on fait en ce moment bouillir avant de la boire en thé. Nous avons finalement cru être arrivés à notre but (le col d'Orgambidé) une fois le col d'Arnosteguy franchit mais nous nous leurrons, nous sommes au col d'Aspéguy et comme il est 19 h passées nous décidons de camper là, et parce que nous sommes entourés de vaches j'ai fait un enclos avec la corde et nos bâtons. Au moins la corde aura-t-elle servi.. J'ai les pieds en compote, il est 21h30, bonne nuit.
Pas vaillant à côté de la stèle en hommage à Roland de Roncevaux Le col d'Aspéguy

Mardi 24 Juillet: col d'Aspéguy - chalets d'Iraty Distance en ligne droite: 14 km ;
Dénivelé positif total: 900 mètres.
Après une asez mauvaise nuit dans le vent et la pluie, nous rejoignons le col d'Orgambidé pour déjeuner dans une cabane. Nous la quittons sous la pluie pour descendre puis remonter un col au dessus de Béhérobie, l'herbe est humide nous avons rapidement les pieds trempés, et arrivés en haut dans le brouillard nous décidons d'éviter les crêtes herbeuses hors sentier et optons pour la route, plus rapide. Nous mangeons vers 14h00; j'ai les pieds dans un état proche de l'Idaho. Je change de pompes et on fonce aux chalets d'Iraty. Nous réalisons que le camping est à plus de deux kilomètres du centre, et pas dans le bon sens. Le bivouac étant interdit dans la commune, nous allons devoir marcher un kilomètre (ou plus) ce soir, vient de nous apprendre le gars de l'Office du Tourisme. Du coup nous profitons d'une laverie pour laver nos affaires, et en ce moment nous attendons nos pizzas au restaurant d'à côté. Nous avons pu faire des courses. Nous repartirons dès la fin du repas pour enlever nos affaire du sèche-linge et aller bivouaquer. Nous avons pu faire un (gros) brin de toilette aux robinets chauds des lavabos de la laverie. Mais remarcher ce soir n'est pas pour m'enchanter...
Aie aie aie

Mercredi 25 Juillet: chalets d'Iraty - Ardané Distance en ligne droite: 10.8 km ;
Dénivelé positif total: 1000 mètres.
Finalement nous avons dormi hier soir sur une crête pas trop éloignée (env. 15 minutes de marche). Nous nous sommes levés péniblement vers 08h15, puis sommes partis pour le pic d'Orhy, notre premier 2000. Nous avons fait une pause dans la première partie de la montée à midi, puis avons traversé la crête de Zazpigagn où nous n'étions pas très fiers avec nos gros sacs (petite désescalade + pentes herbeuses gravillonneuses). Nous avons mangé au col à 14h00 puis laissé les sacs et couru (ou presque!) jusqu'au sommet, superbe. Esuite descente vers un col que le tour de France empruntait aujourd'hui même, puis longue distance jusqu'au refuge pastoral d'Ardané, petite cabane en pierre, avec table et matelas, nous sommes bien logés mais il n'y a pas d'abreuvoir et nous sommes réduits à boire l'eau du torrent, avec plus de 200 moutons et 50 vaches autour de nous, ce qui n'est pas pour m'enchanter. J'ai eu un peu moins mal aux pieds car si l'Ampoule Majeure ne fait plus trop des siennes j'ai encore les chevilles et talons très très douloureux en fin d'après-midi.
Au réveil l'Orhy Vue sur la forêt d'Iraty
L'abri d'Ardané

Jeudi 26 Juillet: Ardané - La-Pierre-St-Martin Distance en ligne droite: 15.5 km ;
Dénivelé positif total: 900 mètres.
Après une bonne nuit de sommeil, nous déjeunons à l'intérieur et partons vers 10h00. Nous traversons les alpages hors sentier, franchissons le col de Belhay dans un vent formidable. Petit pause un peu après midi puis repas 14h00 passées au refuge fermé de Belagua, où l'on trouve de l'eau potable à un captage. Puis nous longeons et empruntons la route pour traverser le col de Belagua et La-Pierre-St-Martin sous un soleil d'enfer, pendant plus de deux longues heures dans le karst d'Anie. Finalement nous redescendons sur La-Pierre-St-Martin où nous nous arrêtons au refuge Jeandel. On y mange bien, les tôlliers sont sympas et on tombe à table entre un médecin, un psy (tout deux campeurs) et quatre drômois (un maçon, sa femme, sa belle-soeur et une copine) sympas aussi. Nous décidons de rester une journée ici pour repos, ravitaillement et téléphone.
l'Orhy et Ardané Meuh

Vendredi 27 Juillet: La-Pierre-St-Martin (repos) Distance en ligne droite: 0.3 km ;
Dénivelé positif total: 50 mètres.
Pas terrible, cette nuit... Enfin la journée a été tranquille, nous avons fait des courses à Arette-La-Pierre-St-Martin, mangé là-bas (très bien pour 11 euros) et préparé notre itinéraire, bref 300 mètres de marche, repos total et lecture du journal après la sieste ,ça fait du bien aux pieds. Demain et après-demain étapes prévues assez conséquentes par Lescun et le refuge des Aious pour rattraper la journée de farniente en court-circuitant le col du Somport.
Du refuge

Samedi 28 Juillet: La-Pierre-St-Martin - Lescun Distance en ligne droite: 10.5 km ;
Dénivelé positif total: 900 mètres.
Vanitas, vanitas... Ce fût finalement une belle journée mais pas celle que l'on avait prévue. Partis vers 08h45, pleins d'enthousiasme nous doublons tous ceux du refuge, et nous ratons le chemin du pic d'Anie avec allégresse. Peu importe, allons au pic du Soum Couy! Cela fait, nous rattrapons le GR10 par la piste rouge des lagopèdes, et peu avant manger (12h30 ~) nous redoublons des retraités croisés au refuge. Et puis on s'endort... Réveillés, nous mangeons, achetons du vrai fromage à la cabane "Cap de la Baitch" puis direction Lescun, longue descente. Arrivés devant l'épicerie qui n'ouvre qu'à 17h00, on boit un coup. Faisant nos courses, on recroise les retraités du refuge qui dorment à l'hôtel, puis posant quelques questions sur notre itinéraire du lendemain, le doute s'immisce... Ne ferait-on pas mieux de dormir en camping et de faire du stop jusqu'à Borces, au lieu de suivre le GR10 très long? Deux autres retraités du refuge nous confortent dans cette idée en nous indiquant les temps de leur topo: Lescun-Borces ~6h00, Borces-Aious idem... Difficile à doubler... Donc là, j'écris depuis le camping, la honte...
Le pic d'Anie

Dimanche 29 Juillet: Lescun - Aious Distance en ligne droite: 8.25 km ;
Dénivelé positif total: 1600 mètres.
Bien mangé hier soir: couscous + pizza achetée au camping! Après avoir fini les restes de semoule à la harissa au petit déjeuner, nous partons sans trop d'entrain pour rejoindre la nationale, il est 09h30. A cent mètres du camping, une voiture passe, s'arrête, le mec est sympa il accepte de nous amener à la nationale, puis une fois qu'on y est il décide de nous emmener à Ethsaut, qu'il dépasse même pour nous mener aux pieds du GR10! Il charriait les bagages de rabdonneurs avec une agence de voyage, et nous a fait gagner 5 à 6 heures. J'ai mal à la fesse gauche dès le départ, le résultat est sans appel au bout de deux heures je me tape une sciatique, mais en suivant les instructions de Tom-Tom qui me fait marcher comme un manchot empereur et me tordre le dos ça passe. Repas de 13 à 14 heures, et une heure et demie de marche plus tard l'Ossau nous explose à la figure! Le refuge des Aious surplombe un lac où nous nous baignons, et comme il est l'heure du repas je vais poser ma plume. La natation, ça creuse.
Le pic du midi d'Ossau A l'eau!

Lundi 30 Juillet: Aious - Pombie Distance en ligne droite: 6 km ;
Dénivelé positif total: 1000 mètres.
Sympas, nos voisins de table hier soir, mais le petit déjeuner était frugal. Enfin ce fut une belle petite étape par le col de Peyreget en dessous duquel nous avons mangé, au pied de l'Ossau, en pleine fournaise. Au col, on a croisé une lausannoise qui faisait de la cartographie et géomorphologie en vue de faire une brochure style sentier géologique. Elle nous a conseillé de monter au pic Peyreget, ce que nous avons fait. Puis rapide descente au refuge de Pombie où nous sommes actuellement. Demain, c'est Arrémoulit et le fameux passage d'Orteig, on va enfin savoir si on est des lopettes ou pas!
Une géographe sur le Peyreget Le Balaitous Pombie
la brume monte

Mardi 31 Juillet: Pombie - Arrémoulit Distance en ligne droite: 8.5 km ;
Dénivelé positif total: 1100 mètres.
Bonne soirée hier soir avec la suissesse qui a partagé notre thé. Le matin descente écourtée (chemin perdu, donc nous avons coupé à travers l'alpage) sur la cabane du caillou de Socques, et remontée rapide jusqu'au passage d'Orteig, avant lequel nous mangeons. Beaucoup de gens font demi-tour, mais c'est en fait un vire assez large avec un câble qui ne nous pose pas de problèmes. Nous sommes donc arrivés tôt au refuge d'Arrémoulit, il fait très chaud et comme il y a un beau lac nous allons nous baigner. C'est très beau mais pour bivouaquer c'est assez pourri, le bivouac est loin du refuge, du granite partout on ne peut pas planter les sardines, et pour y accéder il faut se farcir un cable... Enfin les gardiens sont tranquillles. Nous avons recroisé des HRPistes vus au refuge Jeandel, ils ont réussi à gagner un jour sur les étapes courtes en campant judicieusement, et nous annoncent de l'orage pour demain après-midi.
P.S.: Ah qu'elle était froide, cette eau! J'ai quand même tenu dedans trois fois plus longtemps que Tom-Tom, soit trois minutes. Etonnamment, ça fait tout de même beaucoup de bien. Une fois que l'on en est sorti.
Arrémoulit passage d'Orteig

Mercredi premier août: Arrémoulit - Marcadau Distance en ligne droite: 12 km ;
Dénivelé positif total: 1150 mètres.
On s'est fait des copines! Enfin voilà: hier soir comme d'habitude on raconte nos aventures à nos compagnons de table (un couple de campeurs hollandais et deux jeunes femmes sympas) pour que pris de pitié ils nous offrent à manger, et comme d'habitude ça marche (du vin et même un dessert). Le matin on recroise les deux filles qui partent une demi-heure avant nous: nous allons au même endroit (le refuge Marcadau), mais pas par le même chemin. Nous les rattrapons vers 11h00 au refuge Respumoso. Comme le temps se couvre, nous optons pour leur itinéraire plus facile, et les doublons dans la montée. Du coup, lorsqu'on quitte gaillardement le chemin balisé pour suivre des cairns, elles nous suivent. Le chemin est mauvais, cailloux énormes et névés, raide. Quelques petits pas d'escalade. Nous nous rend compte que nous nous sommes plantés une fois au col (d'Azun, 2700m), du coup nous les attendons et nous mangeons ensemble. S'il semble possible de redescendre de l'autre côté (vers la grande Fache) sur un chemin, cela ne parait pas évident et nous décidons de faire demi-tour. Rapidement, miss B. se blesse à une jambe, coupée par l'arête saillante d'un rocher, ça saigne pas mal alors nous intervenons: compresse et élasto font l'affaire. Peu après (tout est relatif) nous retrouvons le chemin (quitté 200 mètres de dénivellé plus bas) et nous rattrapons le col de Cambales, où nous laissons nos amies. Et ce soir, au refuge de Marcadau, elles nous ont donné leur dessert, alors qu'on était même pas à la même table! En plus nous n'avions réussi à apitoyer personne, on aurait presque pleuré de joie. Un médecin au refuge à tout de même dit que la jambe aurait nécessité un point de suture ou deux. Moi j'ai mal aux pieds, partout, c'est normal parait-il. Demain, direction Bayssellance.
La grande Fache depuis Azun Equipée féminine au col de Cambales

Jeudi 2 août: Marcadau - Baysselance par Pont d'Espagne et le petit Vignemale Distance en ligne droite: 8 km ;
Dénivelé positif total: 1600 mètres.
Réveillés dans une brume fort humide, nous avons droit au refuge de Marcadau à un déjeuner décent, plus quelques tartines piquées à nos copines. Vu la météo, nous suivons les conseils de Véron et nous faisons un grand détour par Pt d'Espagne pour éviter de mauvais passages sous la pluie ou dans le brouillard. Nous retrouvons nos amies au café de Pt d'Espagne, puis nous mangeons à quelques minutes de refuge des Oulettes de Gaube, ou resteront les deux filles. Ensuite, c'est une montée assez paisible jusqu'au col des Hourquettes d'Ossoue. Nous laissons là les sacs pour monter en 25 minutes au petit Vignemale, le premier 3000 de notre aventure pyrénéenne! (3037 mètres exactement). Puis rapide descente au refuge de Baysselance, plus haut refuge gardé des Pyrénnées (2651 mètres). La vue sur le cirque de Gavarnie est fantastique, nous sommes à peine 200 mètres au dessus de la mer de nuages et devant nous la brêche de Roland et le Mont Perdu nous tendent les bras...
le Vignemale le Mont Perdu Baysselance
Coucher de soleil sur le cirque de Gavarnie

Vendredi 3 août: Baysselance - Gavarnie et ascension du Vignemale Distance en ligne droite: 8.3 km ;
Dénivelé positif total: 900 mètres.
Joyeux anniversaire! 25 ans en haut du Vignemale, c'est la classe. Nous nous sommes donc levés pour 06h30, petit déjeuner au refuge (où les repas ont été très copieux) et nous décollons à 07h40. Nous avons d'abord redescendu le chemin direction Gavarnie pour traverser la moraine et rejoindre deux cordées qui s'équipaient. Nous les avons suivis pour cheminer à travers le glacier (et non pas le contourner par la voie normale) en très bonnes conditions. Une heure plus tard nous arrivons au pied du Vignemale où nous laissons les crampons pour grimper au sommet (15-20 minutes de II+). La vue est géniale, nous prenons le temps de chercher d'où l'on vient, et où nous allons: l'Anéto. Un guide qui le cherche avec nous du regard nous sort la phrase mythique: "L'Anéto depuis Hendaye? Il y a des chemins plus courts, mais il y en a des plus moches!". Nous étions de retour au refuge vers 13h00. Le pic-nic passé, nous avons entamé les (très) longue descente vers Gavarnie, donnée pour O5h30. MAIS... Et oui nous avons encore triché! Arrivés au lac d'Ossoue, nous avons dépassé le parking bondé et pris la piste pour faire du stop. La première voiture (un 4x4 LAND ROVER) qui passait nous a pris, et nous a évité 9 km de route. Nous avons ensuite rejoint le camping de Gavarnie et sa douche glacée (la douche chaude est facturée 2euros), puis nous sommes maintenant devant un menu à 18 euros agrémenté d'une bière au restaurant Les Glaciers... Super.
un quart de siècle en haut du Vignemale Le glacier, d'en haut et d'en bas

Samedi 4 août: Gavarnie (repos) Distance en ligne droite: 0.5 km ;
Dénivelé positif total: 30 mètres.
Journée de repos / ravitaillement / lessive à Gavarnie. Nous achetons la carte pour définr un itinéraire optimal pour les prochains jours. Nous optons pour Gavarnie-Héas-Parzan-Viados d'où nous pourrons monter aux Posets (second sommet des Pyrénnées) puis rejoindre La Soula et "l'itinéraire nord" de la HRP: La Soula - Portillon - La Renclusa puis nous verrons bien.
Le cirque de Gavarnie

Dimanche 5 août: Gavarnie - Aiguillous Distance en ligne droite: 11 km ;
Dénivelé positif total: 2000 mètres.
Départ paisible de Gavarnie pour monter à l'Ourquette d'Allans qui nous offre un panorama magnifique: le cirque de Gavarnie, la Brèche de Roland, le Vignemale, le Piménée... Nous mangeons en redescendant sur la barrage des Gloriettes. Puis du barrage, 5-6 km de route dont nous faisons les deux tiers en stop jusqu'à Héas. Nous avons été pris par un couple revenant du GR 20 qui préparait une boucle, le tour du Vignemale. Et là, comme d'habitude: " Vous avez pas faim? Béa, il nous reste des fruits?" Nous déclinons l'offre et nous nous offrons une boisson à côté de la chapelle d'Héas. Pluie et tonnerre s'invitent dès que nous quittons Héas (vers 16h30) pour rallonger l'étape afin de diminuer celle de demain, toutefois nous restons secs jusqu'à la cabane des Aiguillous où nous nous arrêtons vers 18h15. On la partage avec deux autres gars, un HRPiste qui suit à peu près le même itinéraire que nous mais sur seulement quelques jours et un de ses potes qui l'accompagne deux jours. Nous nous lavons dans le torrent et mangeons avant la pluie, mais l'orage éclate à 21h00. La cabane n'est pas très grande mais nous sommes bien contens d'être au sec. Aujourd'hui nous avons fait environ 2000 mètres de dénivellé positif.
la Brèche de Roland les Aiguillous

Lundi 6 août: Aiguillous - Bielsa Distance en ligne droite: 9.2 km ;
Dénivelé positif total: 700 mètres.
Quel orage, hier soir! Impressionant, la foudre est souvent tombée près de la cabane, et il a beaucoup grêlé. Ce matin il a fait suffisamment beau pour que nous puissions déjeuner dehors, mais au moment de partir la pluie nous a rattrapé. Elle nous suivra de façon intermittente jusqu'à Bielsa. Le chemin jusqu'au refuge de Barroude n'était pas toujours très bon, parfois écroulé, souvent recouvert d'une bonne épaisseur (parfois plus d'un mètre) de marnes, terre et grêle mélangées. Nous avons pris un café au refuge de Barroude alors que les deux gardiennes poussaient les hauts cris en vidant une truite, et nous avons mangé dans la vallée de Bielsa après 14h00. La descente sur Bielsa fut très arrosée, et nous fûmes bien contents de voir s'arrêter une voiture espagnole le long de la route, qui nous a évité une dizaine de kilomètres. Nous logeons dans un camping un peu cher mais grand luxe, où tout est propre, où la douche est chaude, où l'emplacement est numéroté, plat et engazoné, et où nous avons notre propre point d'eau. Pas faussement naturel, et confortable.
Bielsa

Mardi 7 août: Bielsa - Viados Distance en ligne droite: 13.5 km ;
Dénivelé positif total: 1500 mètres.
"Pas de repos pour les braves"
Ah... C'est ce genre de belles journées qui m'avait fait douter de ma participation à cette aventure! Aujourd'hui fut un concentré de tout ce que j'aime: 5 km de route et 11 de piste sous une pluie battante pour commencer. Nous étions partis tard, nous avons mangé à 14h00 dns une toute petite cabane avec quatre espagnols plus secs que nous. Nous avons pu discuter,et ils nous ont offert le thé. Puis départ vers 15h15 pour aller jusqu'au camping, presque tout le temps dans le brouillard, enfin sauf quand il pleuvait. Et là, triste constat: tente trempée, duvets trempés, pour mecs trempés. La douche tiède ne remonte pas beaucoup mon moral qui baigne dans un jus de chaussettes. Tom-Tom est plus confiant, sauf en ce qui concerne la quantité de nourriture du repas de ce soir. Demain le temps est prévu "incertain", du coup nous aussi. Posets or not Posets?
Pas de photo!

Mercredi 8 août: Viados: Ascension des Posets Distance en ligne droite: 11 km ;
Dénivelé positif total: 2250 mètres.
Après une nuit idyllique où nous avons presque dormi deux heures, où il a plu jusqu'à quatre heures du matin et où nous étions trempés dans nos duvets, nous avons décidé de monter aux Posets... Après la pluie, le beau temps? Et bien oui, l'adage s'est vérifié, et c'est donc aux aurores (vers 10h00) que nous sommes partis pour le second plus haut sommet des Pyrénnées. J'avais enfilé ce que j'avais de sec, soit un collant, un tee-cirt et des baskets, alors que Tom-Tom avait opté pour partir mouillé. Avec un seul sac, tout léger, nous sommes allés très vite, et en 04h30 de marche (pause non comprise) nous étions en haut.Et quelle vue! L'Anéto et le massif de la Maladeta étaient absolument magnifiques. Cela valait bien les 2250 mètres de dénivellé de la journée! Puis il a fallu redescendre sur Viados où nous sommes arrivés les jambes encore assez fraîches vers 19h50. Sans les sacs c'est une autre histoire! La nuit va tout de même sûrement être très réparatrice, vu les trois dernières auxquelles nous avons eu droit... Et demain, 6h30 de marche pour le refuge de la Soula, normalement sous le soleil!
N.B.: nous avons lu dans la gazette locale que dimanche dernier, alors que nous dormions en cabane, que les campings de Benasque et Bielsa ont du être évacués à cause de la tempête!
Le massif des Posets
lac vue du refude de Viados

Jeudi 9 août: Viados - La Soula Distance en ligne droite: 8 km ;
Dénivelé positif total: 1300 mètres.
Et oui la nuit fut réparatrice! Levés à 8h20, nous décollons deux heures (!) plus tard. On repasse au refuge de Viados puis on s'élève tranquillement suivant un sentier difficile à trouver, car la carte est fausse et les informations de Véron erronnées. Nous mangeons presque au col de Aygues Tortes, puis repassons en France pour un longue descente jusqu'au refuge de la Soula, que nous avalons d'une traite (en trois heures tout de même). Le refuge est à côté d'une centrale hydroélectrique, et il y a des portes de prison plus aimables que le gardien, mais le côté "décalé" est sympa et nous dormons sur un lit de bruyère. Le temps parait incertain, mais tout le monde s'acorde pour dire qu'il fera beau demain. Espérons que ce sera le cas, carce sera une étape un peu technique, dans la neige si ce n'est la glace...
les Posets du col de Aygues Tortes La Soula

Vendredi 10 août: La Soula - Jean Arlaud / Portillon Distance en ligne droite: 7.6 km ;
Dénivelé positif total: 1400 mètres.
Après une nuit que Thomas a trouvé fraîche, nous nous réveillons entourés de gelée blanche. Petit déjeuner à 8h00, durant lequel le sympathique gardien refuse d'apeller pour nous le refuge du Portillon, en nous disant que "ça passe au col des Gourgs Blancs"; nous trouvons la tente gelée à notre retour. Nous attendons donc que le soleil fasse son oeuvre avant de partir pour cette superbe étape sans un nuage à l'horizon. Le lac des Aillaouas est splendide, de même que les petits lacs qui le surplombent et le col des Gourgs Blancs. La progression n'est pas très facile, la moraine du glacier des Gourgs Blancs est raide et gravillonneuse. Le glacier est en piteux état, et s l'on devine la glace sous les pierres, il ne nous a pas été nécessaire de cramponner. Nous n'avons pas eu le temps de gravir le Gourdon (3000 accessible rapidement depuis les Gourgs Blancs à 2877) comme prévu, car évidemment nos téléphones portables ne captent aucun réseau et nous ne pouvons de ce fait pas appeller le refuge, donc autant ne pas arriver trop tard. Depuis les Gourgs Blancs, il nous atteindre le col du pluviomètre à travers névés et gros blocs, là encore la prgression est difficile. Nous sommes au refuge à 18h20: pas de problème pour manger, et ils acceptent d'appeller La Renclusa pour nous. L'accueil est super. La nuit promet d'être froide, il n'y a pas un nuge et le refuge est à 2560 mètres d'altitude.
Le lac des Aillaouas le col des Gourgs Blancs, d'en bas puis d'en haut
un brave au dessus du lac Glacé

Samedi 11 août: Jean Arlaud / Portillon - Camping Anéto Distance en ligne droite: 8 km ;
Dénivelé positif total: 600 mètres.
Encore une journée à rebondissements!
Cela commence avec Tom-Tom qui, victime d'indigestion, est malade pendant la nuit (je m'en doutais un peu le soir, ne le voyant se reservir que trois fois seulement). Je prends donc le petit déjeuner tout seul à 07h00 et le laisse dormir jusqu'à 09h00 environ, heure à laquelle il se sent capable de déjeuner (frugalement). Nous partons donc vers 10h20, ce qui laisse le temps à la tente de dégeler. La montée sur le col de Literola et son paléoglacier, magnifique et quasiment à 3000 mètres, se fait donc tout doucement. La redescente côté est est plutôt dangereuse, raide et gravillonneuse, puis c'est un cirque glaciaire rempli de moraines que nous traversons. La progression n'est pas évidene, nous allons doucement. Nous mangeons en vue de la vallée de Benasque vers 14h00. Puis c'est une descente, censée d'après le topo ne pas prendre plus d'une heure, à travers de très gros blocs et guidée par des cairns qu'il vaudrait mieux ne pas suivre qui nous occupe deux grosses heures. Nous rejoignons enfin la piste, et comme il est trop tard pour aller à la Renclusa, parce que nous sommes à cours de vivres et parce que Tom-Tom n'est pas suffisamment en forme pour grimper à l'Aneto demain, nous décidons de descendre la vallée de Benasque jusqu'au camping Anéto, ce qui implique de faire du stop. Les voitres sont assez nombreuses et souvent vides, mais ce n'est qu'au bout de vingt minutes environ qu'une voiture espagnole daigne s'arrêter. Elle nous amène au camping Anéto qui affiche COMPLETO. Par chance et surtout parce que nous n'avons pas de voiture, nous dégotons le dernier emplacement libre, puis c'est le train-train habituel: douche (chaude!), courses, et programme du lendemain: lessive, descente à Benasque complèter les courses, remontée à La Renclusa (il y a des navettes parait-il). Nous pensons ensuite rejoindre Hospital de Vielha (après l'Anéto) avant de rentrer. Et pour le moment, nous attendons nos pizzas, gageons que Tom-Tom ira mieux après ça!
le col de Literola cirque glaciaire La Renclusa

Dimanche 12 août: Camping Anéto - La Renclusa Distance en ligne droite: 4 km ;
Dénivelé positif total: 200 mètres.
Grosse étape d'une heure et demie aujourd'hui!
Réveil peu avant 09h00 puis petit dej', lessive, et marche jusqu'à Benasque par une piste qui longe la route. Nous trouvons rapidement du pain ainsi que l'arrêt de bus où nous attendrons la navette pour La Besurta un hamburger plus tard. Cette navette nous évite cinq à six heures de marche le long de la route (que nous avons en grande partie effectué dans le sens opposé en stop hier), alors nous n'avons pas trop de scrupules à payer les 6,50euros par personne que l'on nous demande. Il nous faut trente petites minutes pour monter au refuge de La Renclusa. Nous attendons maintenant le repas du soir pour planter la tente (c'est interdit de jour) que nous devrons démonter demain matin avant de partir pour l'Anéto. Le temps est à l'orage, mais il semble rester quelques chances pour que nous passions entre les gouttes.
Pas de photo!

Lundi 13 août La Renclusa - les Aigualluts et ascension de l'Anéto Distance en ligne droite: 10.5 km ;
Dénivelé positif total: 1500 mètres.
Et bien non, nus ne sommes pas passés entre les gouttes! Cela dit, nous avons été épargnés par l'orage, et s'il a plu très fort pendant que nous dînions au refuge, la pluie s'est vite calmée pour durer tout de même une bonne partie de la nuit. C'est donc à 05h40 que nous nous sommes levés pour prendre le petit déjeuner: déjà quelques personnes partaient pour l'Anéto, lampe frontale sur la tête. Nous sommes partis à 06h40, au point du jour, juste après le ros des troupes exclusivement espagnoles. Les gens sont parts très rapidement, courant presque dans la montée, cela n'a donc pas duré très longtemps et en moins d'une demi-heure nous avions doublé le peloton. Le chemin se perd rapidement pour nous laisser grimper dans de gros blocs; nous doutons parfois de notre itinéraire, mais nous arrivons les premiers au col du Portillon Supérieur [qu'en est-il des hurluberlus partis avant six heures? mystère, ils ont du aller ailleurs, ou avancer très très doucement]. De là, nous rejoignons le glacier sur lequel nous cheminons une heure environ: de la neige, de la glace et de petites crevasses. L'Anéto est recouvert de quelques centimèters de neige fraîche de la veille, il nous faut donc faire attention quand nous quittons le glacier pour la grimpette finale. Nous restons encordés pour passer les Pas de Mahomet, courte arête horizontale vertigineuse et glisannte avec la neige, mais qui ne nous pose pas de problèmes. Et c'est le sommet! Ca y est! L'Anét depuis l'Océan Atlantique! Nous cassons rapidement la croûte, constamment tarraudés par des hermines voleuses de fromage qui lancent des cris de girafe en plastique pour bébé, ce dont le guide de Véron ne parlait pas.
En redescendant le glacier, nous croisons une quarantaine de personnes qui montent, visiblement pour la première fois sur un glacier, et c'est du grand n'importe quoi: à eux tous, six seulement sont encordés, on voit même un enfant d'une dizaine d'années sans crampons ni corde sur la glace, en short comme le père (qui est glacé avec son tee-shirt)! Et on s'étone que la montagne fasse des victimes. Bref. Une fois le glacier quitté, nous écourtons la descente par la crête des Portillons mais c'est tout de même très long et sauter de bloc en bloc pendant des jours nous a abimé les genoux. Après le café au refuge, nous plions bagage puis avançons une grosse demi-heure sur l'étape du lendemain pour gagner une cabane que nous trouvons sale et occuppée; nous camperons donc ce soir à proximité.
le col du Portillon supérieur Sympa les collants le Pas de Mahomet
l'Anéto et son glacier

Mardi 14 août: La Renclusa - Hospital de Vielha Distance en ligne droite: 10.5 km ;
Dénivelé positif total: 1000 mètres.
Belle (dernière?) journée qui sent la fin et la faim! Après nos trois soupes lyophilisées hier soir, nous découvrons en cuisant la semoule pour le petit déjeuner (nous avons à peine assez de pain pour midi) que le lait concentré sucré qu'on nous a vendu au camping Anéto est périmé... depuis un an! C'est une sale nouvelle parce que c'était tout ce qui nous restait de sucré, avec 7 ou 8 dattes que nous coupons en morceaux et additionnons à la semoule. Au matin cela s'avère mangeable sans être fameux. Départ à 09h20, moins de deux heures plus tard la faim nous force à la pause. Nous nous trouvons alors dans un magnifique cirque tapissé de roches mouonnées granitiques. Il y a comme d'habitude en Espagne des cairns partout, autant que d'espagnols sans carte qui les suivent. Tous veulent aller au pic de Mollières (3010 mètres) et tous se trompent de chemin et font un détour. Nous visons droit sur le pic via une crête elle aussi carnée et y cassons de nouveau la croûte. Puis descente par le vertigineux col de Mollières. Comme annoncé par Véron, les trente premiers mèters sont très raides, alors nous faisons descebdre les sacs avec a corde pour la partie initiale quasiment verticale.
Et dès lors, c'est la Catalogne! Notre aventure nous aura mené bien loin d'Hendaye! La descente se fait sans problèmes, du moins jusqu'à ce que nous rattrapions une espagnole (Noella) à moins d'une heure d'Hospital de Vielha. La dite jeune fille nous exlique qu'elle a mal aux pieds (étonnant, avec des bonnes sandales comme ça), qu'elle n'a pas de carte, que son ami est parti au sommet (lequel? nous ne l'avons jamais croisé) et qu'elle veut rester avec nous. Nous acceptons qu'elle nous suive, donc nous l'attendons 5 minutes 300 mètres plus loin poiur passer un petit pas de désescalade. Vu l'ampleur de la tâche, Tom-Tom lui prête ses bâtons. Et marchant à son rythme, nous perdons une heure... jusqu'à ce que son ami revienne de son sommet. Ah il est beau, sans eau, sans crême solaire et en chaussures de skate! Nous les laissons donc là pour foncer au refuge. Réserver les repas ne pose aucun problème, et nous décidons d'y dormir car on ne peut pas camper confortablement à proximité (tunnel bruyant et pentes affirmées).
l'Anéto depuis le pic de Mollières le col de Mollières, pas évident

Mercredi 15 août, au matin Distance en ligne droite totale: 257 km environ ;
Dénivelé positif cumulé: 28 000 mètres.
Ca y est, c'est la fin.
Notre aventure se terminera à Hospital de Vielha. S'il faut suffisamment beau pour continuer, nous avons réalisé hier soir que retourner en France ne sera pas forcément évident. Il nous faut être demain en début d'après midi à Toulouse et c'est par un bus, que nous attendons, que nous allons nous rapprocher de la frontière. Puis du stop, ou d'autres bus, nous verrons bien. A moins d'évenements particuliers, ce ne sera pas conté ici. Au revoir les Pyrénnées, au revoir sauvage HRP, au revoir la Catalogne, le soleil, la glace, le granite, au revoir le brouillard, la pluie, la foudre, les couchers de soleil, les marmottes et les isards. Peut-être un jour reviendrons-nous à Hospital de Vielha, pour que le sable d'Hendaye finisse par reoindre celui de Banyouls!

B. Dubacq, 15 août 2007, à Hospital de Vielha.
A bientôt ?

Notre équipement Si vous voulez vous lancer...
  • Topos et cartes:
    Nous avons utilisé le topo-guide de Véron qui est décrit sur Internet comme un momument, ou de précision ou d'imprécision selon les auteurs. Notre sentiment à son égard est plutôt partagé, mais de toute façon il est certain qu'il est indispensable. Il contient des extraits de cartes, ce qui est bien pratique, mais les descriptions ne sont pas fantastiques, et les temps indiqués sont valables pour des (vraiment) bons marcheurs peu chargés. Par exemple, il nous a été difficile de tenir les horaires dans le pays basque où les étapes sont très longues, mais quand le dénivelé était important nous allions plus vite. Et si on sort de la carte, tout de suite la situation est critique! Alors complêter ce topo par des cartes (pas forcément au 25/1000) est une bonne idée, nous avons été contraints d'en acheter à Gavarnie. Une boussole si on est pas fort en lecture de carte, c'est pas lourd.
  • Chaussures, baudrier, crampons et piolets?
    Si on souhaite suivre exclusivement la HRP, pas besoin de matériel d'alpinisme, une petite corde à la limite, et des bâtons de marche doivent suffire en été (nous n'avons pas croisé de névé sur la HRP qui aurait nécéssité de cramponner, mais il est évident que cela peut changer en hiver). Par contre pour le Vignemale, les Posets sous la neige et l'Anéto, crampons baudriers et piolet semblent indispensables. Nous avions une petite corde de galcier (30 mètres). Nous avons donc porté tout cela tout du long: le piolet à Hendaye c'est la classe!
    Pour les chaussures, nous en avions deux paires chacun. J'avais mes grosses (Népal Trek), bien pratiques pour les étapes hors-sentier, dans les blocs et pour les glaciers, et une paire de baskets pour le pays basque et les campings. On pourrait réduire à une paire de chaussures un peu moins grosses (mais cramponnables) et une paire de sandales de qualité pour les étapes faciles.
  • Habillement:
    Il est possible de rester raisonnablement propre si on arrive à laver ses vêtements souvent. Pour cela, du savon d'Aleph (non polluant) fait très bien l'affaire, il y a juste à frotter, c'est comme derrière les oreilles. Donc 3 tee-shirts / paires de chaussettes / slip, un short, un pantalon, une paire de collants m'ont suffit en faisant une lessive tout les deux jours au pire. Plus une veste légère imperméable, une polaire, un poncho pour le sac. J'avais pris un pull que je n'ai jamais mis. Attention: inutile d'espérer échapper à la pluie!
  • Camping et ravitaillement:
    Pour deux: une tente deux places, un bon sac et un tapis de sol chacun (ça caille à Baysselance!), un réchaud, une popotte, et c'est gagné. Pour le ravitaillement, nous mangions dans les refuges quand nous le pouvions. Sinon dans le pays basque il a fallu prévoir 5 jours d'autonomie, c'est très lourd. On ne peut espérer marcher en portant un sac très lourd pendant un mois en avalant une soupe le soir! Donc du pain, du pain, encore du pain, des oranges, du fromage, du paté, du jambon, des pâtes pour le soir, éventuellement des plats lyophilisés. Ces derniers tiennent au ventre quand on mange deux/trois mais énergétiquement ils ne sont pas terribles. Si on en emmène, ne garder qu'un seul bol pour les mélanges et vider les poudres dans des petits sacs-congélation fait gagner une place précieuse. Pour le matin, du thé, de la semoule avec du lait concentré sucré, c'est super. Attention à l'eau pour la semoule et les pâtes. Pour les petites pauses: pâtes de fruits, pruneaux, abricots secs. Dans le pays basque, prévoir des pastilles pour l'eau n'est pas ridicule vu le nombre de troupeaux et la rareté des sources, quand on a pas le choix... Un rouleau de papier toilette c'est pratique aussi.
  • Trousse de secours, médicaments:
    Il est indispensable d'avoir de quoi soigner des ampoules (compeed, c'est très bien car ça permet de marcher avec une ampoule sans souffrir quand c'est bien mis), du désinfectant, et de quoi faire un pansement compressif + une bande légère. Ensuite du paracétamol et de quoi soigner une éventuelle diarrhée qui peut tout gâcher. Couverture de survie. Tout cela ne prend guère de place.
  • Poids du sac avec tout ça...
    A deux, on doit pouvoir tabler entre 14 et 18 kg chacun, plus les jours où on ne croise pas de quoi se ravitailler. Evidemment avec du matériel de compétition super léger et sans baudrier-piolets-crampons-corde c'est moins lourd.

Fin de l'aventure! Vous pouvez retrouver ma super page d'accueil ici!

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